samedi 13 octobre 2007

"La première phase de la conquête spatiale se termine"


Interview de Xavier Pasco, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique



Les débris de Columbia signent la fin de la Guerre froide dans l'espace (simulation Analytical Graphics)

L'espace est-il entré dans un nouvel âge?

Depuis Spoutnik, voici 50 ans, le développement des activité spatiales a toujours été motivé par des considérations politiques. Pour le dire d'un mot, l'espace est un produit de la Guerre froide. Il s'est structuré autour de l'affrontement est-ouest. Les missions Apollo en sont un exemple, ainsi que les programmes militaires d'observation, de positionnement ou de télécommunications . Voilà que cette phase se termine.

Comprenons-nous bien : pour vous, la Station spatiale internationale et la navette spatiale sont aussi des conséquences de la guerre froide?

Oui, en lançant cette station en coopération avec l'Union soviétique, les Etats-Unis voulaient ficeler les savants de l'Est dans leurs laboratoires [de manière à les empêcher de mettre leur savoir-faire au service d'autres puissances, NDLR]. Poursuivant cet objectif, Washington a financé les travaux des ingénieurs soviétiques à hauteur de 400 millions de dollars par an.

Nous voici donc entrés dans une nouvelle phase. Depuis quand, selon vous?

Je pense que le discours de George W. Bush en janvier 2004 marque la fin de la première époque. Après la perte de Columbia, il y annonce l'abandon de la navette et l'installation d'une base habitée sur la Lune avant 2020.

Quelles sont les caractéristiques de l'ère qui commence?

Le club des pays spatiaux s'élargit de manière spectaculaire. On voit fleurir des programmes spatiaux en Malaisie, en Thaïlande, en Algérie, par exemple. Cela, grâce aux avancées de la technologie qui met à disposition de ceux qui le souhaitent des satellites de petite taille bon marché.

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