Le secteur spatial est en train de se réveiller. C’est l’avis de Léopold Eyharts, spationaute français qui s’envole ce soir pour la Station spatiale internationale. Interview.
Légende photo : Léopold Eyharts avant le décollage, le 3 décembre 2007 (crédit : ESA / S. Corvaja)
Comment voyez-vous les évolutions en cours dans le spatial ?
Mon impression, c’est que le spatial est aujourd’hui en phase de transition. Les Etats-Unis ont décidé de passer à autre chose en décidant de fabriquer un nouveau véhicule, Orion, pour desservir la Station spatiale internationale puis, plus tard aller sur la Lune. Des ingénieurs travaillent aujourd’hui sur ce programme.
Et en Asie ?
Ce qui se passe là-bas montre un certain renouveau. La Chine, par exemple, a déjà lancé deux vols habités. Ils ont un programme sérieux pour l’orbite terrestre. Le Japon et l’Inde sont également sur les rangs.
Et l’Europe ?
Pour que l’Europe puisse jouer un rôle critique dans le spatial mondial, elle doit en maîtriser les aspects stratégiques. Nous devrons un jour envoyer nos propres missions habitées. Dans le passé, l’Europe a toujours été pionnière dans les domaines du transport terrestre ou aérien. Alors pouvons-nous rester à côté du mouvement actuel ?